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Civisme
Civisme.
L'évolution de la jeunesse pose problème à notre moderne société. En effet à la lumière excessive des médias, la maturation des jeunes pousses humaines est accélérée d'une manière anarchique, sans donner les solides bases promulguées par l'éducation disciplinée d'antan. La crise de l'adolescent est donc souvent plus longue et plus profonde.
La montée de la délinquance juvénile semble être un baromètre représentatif de la montée en pression de cette jeunesse aigrie.
Afin d'aider ces âmes novices en quête d'elles-mêmes, l'éducation civique est remise au programme du jour. Mais cette discipline pour enfants dissipés, mise au placard depuis des années, sera-t-elle un remède assez puissant pour éradiquer la révolte qui sourdre dans certains cœurs désabusés ?
La déclaration des droits de l'homme et du citoyen est le support à la base de cette discipline oubliée par le cancre que j'étais. Pourtant sa place dans ma mémoire est à droite du tableau noir. Descendue des tables de la loi, elle est la transcription contemporaine des principes sur lesquels notre société est fondée. Elle est la règle du jeu de société dont les français sont les acteurs. Les devoirs et droits du citoyens ont étés conquis au prix du sang des puissants mais aussi grâce au courage des faibles. C'est l'aboutissement de l'évolution laborieuse de la condition humaine. L'ignorer, c'est oublier les sacrifices et les souffrances des générations combattantes. Aussi ressortir les vieux manuels en les modernisant ne peut être qu'un hommage mérité au civisme passé.
Mais chacun sait que la loi du marché est dictée par l'offre et la demande. Une économie libérale est nécessaire à notre société de consommation et la liberté de l'économie empiète sur la liberté du citoyen. Ainsi le travailleur moderne sacrifie-il les valeurs humaines à sa soif de consommer les fruits de la production. La concurrence à tous les niveaux rompt les relations fraternelles que peut générer la concitoyenneté. L'inégalité des comptes en banque est le moteur de la course au profit. La liberté sans l'argent est utopique, aussi la rareté du travail emprisonne-t-elle. Les économistes jugent que les millions de chômeurs sont nécessaires à la productivité des travailleurs. La peur de perdre son emploi rend l'ouvrier chargé de famille servile.
Cette idéologie unificatrice derrière la barrière de la patrie, ne semble-t-elle pas un leurre pour rêveurs dans ce monde matérialiste où l'erreur se paye comme une taxe.
Dans ce système où tout se compte, y a-t-il de la place pour ces sentiments ?
1998