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Bourreaux d'enfants
Bourreaux d'enfants.
Dans notre société d'un millénaire finissant les méfaits quotidiens remplissent les colonnes des faits divers. Ils sont parfois l’œuvre d'une jeunesse désœuvrée occupant la banlieue où la promiscuité provoque des heurts et l'ennui. Aussi les pouvoirs publics débloquent-ils des fonds afin de lubrifier la situation. Un malaise certain hante notre jeunesse résolument cool. La mue de l'adolescent en adulte ne se fait plus naturellement. Quelle attitude adopter face à cette mutation irréversible et quelles en sont les causes?
Avertissement : Vouloir répondre à un problème de société si vaste et irrésolu par nos éminents politiques peut paraître présomptueux mais le but n'est pas d'offrir une réponse mais de donner à réfléchir au miroir de l'humanité.
Je tends mes cordes vocales pour lancer un cri si puissant qu'il perfore la bêtise de certains parents, ce son aigu est le sommet de l'iceberg de ma révolte (glacée).
Parents prenez garde !
Faites attention aux enfants qui grandissent à toute allure, ils vous envoient des messages d'amour qu'ils ne répéteront jamais. Leur désespoir de n'être pas compris, d'être borné au rôle subalterne d'enfants à nourrir, à élever, à torcher, éteint leur confiance en l'avenir.
Un enfant est un réceptacle bondé de lumière qu'il faut alimenter d'attentions, d'encouragements afin qu'il déborde et nous chauffe la vie (le cœur et l'esprit).
Parents, vous avez saccagé la terre, souillé l'eau, respiré l'air.
Ne voyez-vous pas poindre le grand bouleversement?
Le règne totalitariste de certains géniteurs se termine. La rébellion est en marche. La spontanéité des malins gamins de demain remplace peu à peu la timidité des enfants obéissants d'antan. Les professeurs ne peuvent contenir la vivacité dans ces classes où l'analphabète côtoie l'enfant de bonne famille. Les coups de règle sont interdits et du coup les règles le sont aussi dans l'esprit des enfants mutins. Ils ne se laissent plus piéger par des arguments inventés afin d'éteindre leurs forces vives et les soumettre par le respect héréditaire au pouvoir des anciens.
Ces graines d'homme ne sont plus arrosées de fables ou de conte à l'eau de rose, la télé les inonde du message vrai de la réalité. Les mensonges sont refusés, le père Noël est assis sur sa hotte dans la longue file devant la porte inoxydable de l'ANPE.
Le teen-ager est dépouillé de sa candeur par son père virtuel, le tube cathodique qui émet le flux du savoir sans détours. Ce tube à photons est toujours présent dans les moments difficiles ou d'ennui, les cinquante hertz fournis par l'atome assurent la régularité de son balayage. Les fables contées par les affabulateurs donneurs de leçons, sont démenties par le récepteur de télévision.
L'héréditaire autorité parentale est mise à mal par la concurrence de ce hublot fragile qui implose lorsqu'il rompt, mais ne ment pas.
Les frustrés par la médiocrité de leur vie ne peuvent plus compenser par un fort ascendant sur leur descendance. La hiérarchie familiale est en crise . Ces manques de repères peut plonger les êtres dans les affres de la discorde mais peut aussi permettre l'ouverture du dialogue égalitaire très enrichissant entre les générations.
L'adulte ne peut plus considérer son rôle d'éducateur comme acquit mais doit le remettre en question quotidiennement. La science infuse n'existe plus, le professeur doit apprendre de ses élèves afin de mieux leur apprendre.
Nos connaissances évoluent et la société aussi. Le but n'est plus de former les enfants à notre image, mais de les aider à épanouir ce qu'ils sont, afin de les rendre autonome pour prendre à bras le corps leur avenir. Ainsi les parents qui culpabilisent leurs enfants en leur prêtant sans cesse cet argent si dur à gagner et que la jeunesse gaspille, pensent récupérer les intérêts à leurs vieux jours. Mais la peau de bête n'est plus à la mode, la retraite et la sécurité sont sociales, les sentiments ne se troquent pas.
L'enfant qui ne veut pas serrer les dents peut avoir recours à la justice, s'il se considèrent mal traité.
Tout ce qui est matériel descend de nos ancêtres et dépend de l'évolution de la société. Dans une société solidaire idéale le crédit fait au citoyen pour son éducation, sera remboursé par les traites qu'il payera pour ses enfants.
Aussi ne faut-il pas considérer la procréation comme le seul moyen de léguer, ce qui ne peut être rendu ?
1998